Promis, je ne mange pas. [Zoey/Alia]

L’après-midi touché à sa fin, et Alia n’avait aucune piste. Elle savait parfaitement qu’il y avait des métamorphes dans le coin. Elle en avait vu, chasser, maquiller ça en accident de chasse lambda. Mais ce n’était pas pour autant que ça lui plaisait. Ce qu’elle voulait, c’était trouvé le repère de ces monstres, et les exterminer tous. Si elle le pouvait, cela ferait bien longtemps qu’elle les aurait tous déjà tués. Mais ce qu’elle faisait, était dangereux. Un métamorphe en colère, peut très rapidement faire dégénérer une situation. Elle l’avait bien vu, avec son frère jumeau. Elle a été faible pendant quelques secondes et résultat, elle l’a perdu. Alors même si au départ, elle n’a pas voulu y croire, il n’empêche que son frère est bel et bien décédé, par sa faute. Et cette douleur, elle ne le souhaite à personne. Jamais. Et jamais plus, une telle chose devra se produire. C’est bien pour ça qu’elle veut parfaitement entraîner la petite qu’elle a pris sous son aile. Déjà que la pauvre a perdu ses parents à cause de métamorphes, Alia n’a pas envie de lui imposer la même vision de ses coéquipiers ou amis. C’est bien pour cette raison qu’elle est très stricte avec la gosse. Elle veut qu’elle soit préparée, du moins au maximum, pour affronter ces monstres qui vivent n’importe où.

Marchant dans le parc avec Joker, Alia profite des derniers rayons du soleil, mais également d’entendre ce qui peut se dire autour d’elle. Parfois un mot, un geste, une explication, peut permettre de trouver une piste potentielle. Et ça, elle ne peut pas négliger. Ses gars, bien peu nombreux à son goût malgré tout, ont besoin d’action. Elle aussi d’ailleurs, il faut bien l’avouer. Depuis quelques semaines, Alianova passe le plus clair de son temps à entrainer sa jeune recrue ou à préparer des plans. Alors l’action lui manque, il faut bien être honnête. En passant devant une maman et sa fille la chausseuse entend la gamine qui raconte ce qu’elle a vu. S’arrêtant en faisant semblant de refaire son lacet un peu plus loin, la brune écoute avec attention les dires de la gamine. Apparemment, elle aurait vu quelque chose dehors. Intéressant. Se redressant, Alia fait quelques pas, mais il faut vraiment qu’elle parle à l’enfant. Au même instant, une sonnerie de téléphone retentit. La mère a un appel et s’éloigne. Parfait ! Envoyant la balle de Joker, qu’elle a dans la poche vers la petite, la brune détache son chien qui se met à courir pour aller la récupérer. Avançant à son tour, elle sourit à la gamine. « Je suis désolée, j’ai lâché la balle sans le faire exprès. Il ne t’a pas fait mal j’espère ? » Elle sait très bien que non, vu que Jok’ adore les enfants. Mais c’est pour attendrir la gamine, qui est toute mignonne, il faut bien l’avouer. « Je m’appelle Alia, et lui, c’est Joker. » Au même instant, le chien se couche près de l’enfant. Au moins, si un jour la brune en a, elle est certaine que Joker sera le plus ravi de tous, il n’y a aucun doute là-dessus. Se baissant à la hauteur de l’enfant, Saskia lui touche doucement le bras, d’un geste tendre, pour la mettre en confiance. « Je me doute que ta maman t’a toujours appris de ne pas parler aux inconnus mais … Je t’ai entendu parler de ce que tu as vu une nuit. Tu peux m’expliquer ? Promis, je ne te jugerai pas. »

J'avais peur depuis que j'habitais ici et le plus souvent quand maman se réveillait au petit matin j'étais dans son lit avec elle. Hier soir c'était la pleine lune et j'avais entendu du bruit dehors. Je m'étais levé et je suis descendu de la mezzanine pour regarder dehors et j'ai vu un monstre je sais pas ce que c'était comme animal mais c'était plus gros qu'un chien, bien plus gros. Je me suis donc caché sous la couverture de maman en criant et elle m'a simplement dit que j'avais fait un cauchemar et que c'était normal, qu'il ne fallait pas avoir peur. J'avais entendue une de ses copines dire que c'était normal à cause de la mort de mon papa que je fasse des mauvais rêves et que chacun avait une interprétation différente. Mais je ne suis pas bête ! Les rêves ont en a fait quand on doit et la je ne dormais pas et c'était pas la première fois que je voyais des monstres... Maman ne me croyait pas et du coup au petit matin je faisais un peu la tête. Elle me proposa d'aller au parc pour jouer et j'acceptais avec le sourire, mais je restais quand même un peu fâché.

Arrivée au parc, je ne voulais pas jouer, mais je voulais que maman fasse quelque chose pour les monstres. Car je sais qu'il existe et je sais même ce que c'est, ça doit être le croque-mitaine ! Quand je suis allée à la bibliothèque j'ai pris des livres et ils disent que les adultes ne le voit pas seulement les enfants c'est peut-être pour ça que maman ne me croit pas. Mais ça ne ressemble pas à la photo, ça doit être autre chose mais quoi. « Mais maman je ne te mens pas, hier le monstre est revenu je l'ai vu ! » Elle ne me laissa pas le temps de parler me faisant signe de me taire et répondit à son téléphone en s'éloignant un peu. Je restais assise sur mon banc à bouder balançant mes pieds. Quand je vis une petite balle rouler vers moi et un chien la suivant de près. Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant cette boule de poils. « Oh il est choupi ! » marmonnais-je doucement, quand une voix se fit entendre. Je me redressais regardant la jeune femme.  « Je suis désolée, j’ai lâché la balle sans le faire exprès. Il ne t’a pas fait mal j’espère ? » Je fis un petit non timide de la tête. « Je m’appelle Alia, et lui, c’est Joker. » J'avais lâcher la dame des yeux pour me concentrer sur le chien qui venait de se coucher près de moi. Puis Alia me toucha le bras pour me parler. « Je me doute que ta maman t’a toujours appris de ne pas parler aux inconnus mais … Je t’ai entendu parler de ce que tu as vu une nuit. Tu peux m’expliquer ? Promis, je ne te jugerai pas. » Je la regardais avec attention et penchais la tête doucement. « Maman dit que je ne dois pas parler aux étrangers sauf si c'est la police. Tu fais parti de la police ? » Je tourne doucement la tête vers maman et elle ne voit pas la dame qui est là. Je pose à nouveau mon regard sur elle. « Mais en tout cas, je ne mens pas ! J'ai vraiment vu un monstre hier soir et c'est pas la première fois que je le vois... » Je souris et je regarde le chien. « Je peux le caresser ? »

Alia ne croit pas aux histoires de prince et princesse, depuis bien des années. De toute manière, les histoires joyeuses, ce ne sont que des conneries qu’on raconte pour ne pas faire face à la réalité du monde. Pour se préserver. Mais une fois qu’on a vu la mort, il est difficile d’entendre des idioties pareilles. Lorsqu’elle voit une mère ou un père d’ailleurs, qui dit à son enfant que plus tard, il sera médecin parce que c’est ce qu’il veut. Non, il fera ce que le système lui permet de faire et c’est tout. Enfin si d’ici là, les choses ne dégénèrent pas. Léo aussi voulait devenir chirurgien, mais ce fichu métamorphe lui avait coupé l’herbe sous le pied. Même si elle était responsable, Alia ne pouvait s’empêcher d’en vouloir à ces animaux. Alors quand elle entend la petite fille qui parle de ce monstre, elle trouve ça louche. Enormément même. C’est bien pour cette raison qu’elle profite que la mère de famille s’éloigne avec son téléphone, pour approcher l’enfant. Alia n’en a pas, mais elle arrive toujours à avoir la confiance des petits. Bien sûr qu’elle en veut, mais quand elle sera certaine que son enfant ne court pas un danger à cause des métamorphes. S’avançant vers l’enfant, elle tente de la rassurer. Alors quand elle lui demande si elle fait partie de la police, Alianova sourit doucement. « Oui, on peut dire ça. » Enfin, c’est loin de la vérité. Mais la chasseuse tente de protéger les citoyens, comme le font les forces de l’ordre. Alors elle s’en approche assez. De toute manière, la police est elle aussi corrompue. Tout le monde l’est, c’est bien pour ça que les chasseurs ne peuvent compter que sur eux même et sur personne d’autre. Tournant la tête en même temps que la petite, la brune veut s’assurer que la mère de famille n’est pas revenue. Si Alia doit se justifier, cela risque d’être compliqué. Parce qu’elle se doute bien que la mère lui demandera son insigne, chose qu’Alia ne possède pas. Un monstre ? Cela fait réfléchir Alia. Est-ce que la petite n’était tout simplement pas en train de rêver ? Après tout, à leur âge, ils ont une imagination débordante. « Oui bien sûr. Il ne va pas te mordre, Jok’ adore les enfants. » Observant le physique de la petite, tâchant de savoir si elle ment ou pas, la chasseuse ressent le besoin d’en savoir plus. Elle n’a pas l’impression que l’enfant ment, mais elle ne peut être sûre et certaine de ce que la petite a réellement vu. « Dis-moi, il ressemblait à quoi ce monstre ? Et combien de fois tu l’as vu ? » Elle voudrait poser d’autres questions, mais elle a peur que ça fasse trop pour l’enfant. Après tout, ce n’est pas une adulte, loin de là même. Aussi, la chausseuse préfère y aller à son rythme, afin de ne pas l’effrayer non plus, là n’est pas son but. Farfouillant dans sa poche, Alia sort une petite peluche en forme de grenouille et aussitôt, Joker relève la tête. Le tendant vers l’enfant, elle lui sourit. « Tu veux lui lancer ? Joker adore cette peluche, tu vas voir, il va vite la ramener. Pire que si c’était une friandise. » Et ça, c’est même sûr. En même temps, Alia l’a éduqué de façon à ce qu’il puisse lui servir également, lors des chasses. Même si elle ne l’a pas encore emmené, de peur qu’il soit blessé. Il est tellement jeune ! « Et toi, comment tu t’appelles jeune-fille ? »